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LA VERITE : APPROCHE COLLABORATIVE ET CONTEMPORAINE

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LE COMBAT POUR LA VÉRITÉ 2 - LA CONTROVERSE DE CASSAGNABERE

28 Mars 2020 , Rédigé par Jean CIGU Publié dans #LA VERITE

LE COMBAT POUR LA VÉRITÉ 2

VERITE - COMBAT - ETHIQUE - RECHERCHE
COMBAT POUR LA VERITE RECHERCHE DE LE VERITE

LA CONTROVERSE DE CASSAGNABERE

RÉPONSE A LAURENT (précise et point par point)

Jean CIGU le 30.03.2020

Q1 : Jean, tu viens de nous présenter une vision inquiétante de la place de la Vérité aujourd’hui, que je partage pour une grande partie, surtout si l’on se place d’un point de vue philosophique.

Laurent, la question de la Vérité que tu écris avec majuscule, ne souffre pas d’approximations et  puisque nous sommes en  controverse  je vais reprendre tes questions pour n‘en éviter aucune :

La vérité n’est plus valeur de référence, elle peut même disparaitre au bénéfice du jeu du mensonge et de la manipulation politico-médiatique.

La vision que je présente de la place de la vérité dans notre monde est plus celle issue de l’observation et de la compréhension de son statut actuel dans le paysage global, que de mon ressenti intime.

La vérité a été dans l’histoire du monde (en lien avec les autres valeurs héritées de la philosophie grecque, du droit romain et du christianisme), le ciment qui a constitué le socle de la civilisation européenne, fondant ses institutions en consolidant les actions sociales, militaires, conquêtes, guerres, « trônes et dominations », liens humains, décisions politiques, les pouvoirs en référence,  respectée ou non, justifiant à tort ou à raison les pratiques, l’ordre social et les évolutions.

Ce schéma a prévalu depuis l’antiquité et a forgé les nations, empires, royautés ainsi que nos démocraties européennes modernes. Ces valeurs, dont la vérité, ont eu un rôle central dans la mise en place de l’organisation et de la légitimation des  états- nations.

Or, depuis les bouleversements historiques du XX° siècle, cet ordre s’est fracturé et a déchiré le socle des valeurs fondatrices. Après Auschwitz et les goulags, comment penser et définir la possibilité d’un monde authentiquement humain ?

Même si l’on admet que la référence aux valeurs de notre civilisation n’était revendiquée que comme vitrine et jeu de dupes, au moins servait t’elle de cadre de référence et de légitimation des actions politiques et sociales. 

Maintenant, au contraire, nous voyons les politiques, aidés par les réseaux de manipulateurs d’informations, organiser le contrôle idéologique des « masses », avec le soutien confus des réseaux sociaux, provoquant un amalgame des valeurs et brouillant le cadre des références.  

Q 2: Cependant, ne penses tu pas aussi que la Vérité est réelle dans nos quotidiens, « allant de soi », omniprésente, sans que nous nous en rendions compte, sans la rechercher et que nous grossissons l’importance des mensonges et du nihilisme ?

Bien sur, la Vérité est toujours dans notre quotidien et dans nos actes, diluée dans la dimension horizontale, mais faite de petites vérités. La vérité est t’elle soluble dans le quotidien ? Le diable se niche dans les détails, mais  la citation exacte est : « Dieu se cache dans les détails ».

La dimension horizontale ne suffit pas pour garantir la qualité de la vérité, il faut que l’immanence soit inséminée par la transcendance pour pouvoir être vérité (la donation). D’autre part, nous n’avons pas a grossir la part des mensonges et de la manipulation qui sont devenus un mode de gestion politico-médiatique dominant quasi universel, faisant que, non seulement les valeurs fondatrices de notre civilisation ne sont  plus évoquées comme référence, mais sont mises hors jeu par la volonté de domination et de contrôle des pouvoirs médiatiques et politiques.

Un véritable contexte de manipulation psychologique, de contrôle et domination de masse est mis en place où l’erreur est mêlée au vrai, où les fausses informations souvent fabriquées par des gens sans principes, dirigent toujours des gens sans lucidité ni mémoire, plongeant l’humanité dans la caverne obscure, (ô Platon !), sans trop de recours de sortie ni d’issue de secours.

Que les pays dominants aient des responsables qui pratiquent ce jeu pervers, plongeant l’humanité dans les abimes du nihilisme, est la pour nous montrer la profondeur du mal  et sonner l’alarme de la perte généralisée du sens, ainsi que la nécessité d’une insurrection de la vérité.

Q 3 : On ne peut pas vraiment savoir si la Vérité décline, et si c’était le cas, de combien décline t’elle. Avant il n'y avait pas les réseaux sociaux et les médias, il y avait moins d'habitants, qui étaient moins bavards. Maintenant tout se sait, les mensonges sont peut-être simplement plus visibles que plus nombreux?

Il ne s’agit pas d’une déclinaison, mais bien plutôt d’une occultation, d’une éclipse de vérité comme quand le soleil se cache …

Q 4 : A priori on peut admettre que la Vérité n’est plus un élément important dans le monde politique, le commerce, la finance et les médias, et que le mensonge devient un moyen d’influence et de pouvoir.

La vérité n’a jamais  été la valeur motrice du monde de la politique, des affaires et des médias, surtout depuis un siècle où seuls semblent compter les rapports de pouvoir, de contrôle et de  domination des valeurs fondatrices.

Nous sommes aveugles et ne voyons le soleil de la vérité caché derrière la lune, que comme dans les rares éclipses que nous avons pu connaitre, où nous observons avec des verres fumés car « le soleil et la mort ne se peuvent regarder en face (La Rochefoucauld) ».

La vérité a été un des ciments du socle de notre civilisation de manière militante, sincère et difficile,  surtout une clef et caution pour tous les pouvoirs et toutes les hiérarchies, fondées par les religions qui ont été les instances théoriques de légitimation des royautés, empires, ordres féodaux mais aussi de prétexte idéalisant basé sur la croyance en l’avènement des peuples portés par le lointain idéal de démocraties promises et jamais réalisées.

Q 5 : Mon opinion est que le combat pour la Vérité est nécessaire, mais que le risque est grand de devenir des « combattants », plus ou moins acharnés et que dans ce combat nous perdions notre clairvoyance et que nous abandonnions l’éthique qui va de pair avec la recherche et l’existence de la Vérité. Non pas l’éthique comme morale, règles et accord de personnes autour de valeurs, mais comme relation entre le moi et son environnement, qui sont à la fois essence et formes multiples de la même substance universelle, et aussi comme tension vers le meilleur de nous tous.

Au contraire je crois que le combat pour la vérité est essentiel pour la survie et le devenir d’une humanité meilleure afin  qu’elle sorte enfin de sa minorité.

Le problème majeur pour l’homme est la quête difficile du sens , sa dissolubilité dans les enjeux de conflits, rivalités individuelles et collectives, carence de sens commun due aux jeux d’égo, de pouvoir, de préséance hiérarchique, de valorisation de soi contre les autres, de sa tribu, son clan, sa nation, son groupe d’intérêt contre les autres, dans le cadre général de la multiplicités des peuples, langues et cultures.

 De plus dans un contexte où les inégalités de toutes sortes se multiplient et se renforcent sur tous les continents : inégalités dans la possession et la distribution des richesses, inégalités de culture et d’accès au savoir, expansion méphitiques des populismes de tous ordres, extension des religions supplétives aux carences de vrais solutions soutenant les pouvoirs en place, surtout les régimes forts et dictatoriaux.

A quoi bon nous servirait la clairvoyance et « la lucidité, cette blessure la plus approchée du soleil » (René Char), si, aveugles, nous n’avons plus que la pseudo liberté de cautionner un monde vide de sens dominé par le spectacle de la marchandise, l’argent, sans autre âme que les sacro - saintes lois libérales du marché, dépourvu de beauté et sans humanité. L’abandon de l’éthique serait de se contenter de regarder passer le train libéral de la mondialisation sauvage, sans agir et commencer à construire collectivement un monde plus juste et solidaire.

Q 6 : Tu dis : « Bref, si nous dramatisons une situation pour justifier notre combat, nous ne sommes plus intègres, « éthiques »...

Je ne vois pas en quoi l’engagement pour la construction d’un sens commun, partagé et la lutte pour la naissance d’une humanité vraie, nous  feraient perdre notre clairvoyance et notre lucidité… Nous devrions en appeler à une insurrection de la vérité contre la domination des bouffons planétaires   

Nous ne dramatisons pas, nous avons à la fois le sentiment tragique de la vie mais aussi un sens dionysiaque, voire burlesque de la vie, pour participer chacun à sa manière à la construction d’une humanité meilleure dépendant de notre engagement pour ces valeurs qui sont le meilleur que notre civilisation ait produit.

Notre engagement pour les valeurs de vérité est le symbole le plus fort de notre refus de renoncer au projet de transformation globale, de capituler devant les forces et idéologies nihilistes. Il n’est plus seulement affaire de petites indignations, mais appelle à une insurrection pacifique, fondée sur l’avènement d’une autre humanité à construire.

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Contradiction, débats et controverses.

La nécessité de créer un espace de dialogue, d’échanges collectifs qui respectent les différences, malgré et en raison des débats internes, en intégrant les controverses et disputatios, disputes garantissent l’universalité dans la différence, qui est la définition de la véritable démocratie.

La controverse est nécessaire, en sciences comme en philosophie et en politique, car une théorie ne peut être valide sur les conditions de scientificité, vérité ou vérisimilitude que si elle est réfutable et mise en contestation (épistémologie popperienne).

La controverse est le moteur de la construction de la vérité, sans elle il n’y a pas de processus de sa construction valide.

 

Une Éthique collective

La démarche à entreprendre n’est pas fondée sur la morale, reflet des codes, normes et interdits d’une culture donnée, parfois morale ouverte, souvent coercitive et fermée (Bergson), légitimant les ordres et institutions établis, ni seulement sur les éthiques  fondées sur les seuls sujets, ou les différents domaines ou professions, sans dimension collective  nécessaire à la réalisation et à l’émancipation  d’une humanité ayant accès à son autonomie et sa majorité.

 

La vérité pour changer la vie en transformant humainement le monde.

La démarche de recherche et de lutte engagée pour la vérité, n’est pas, ne peut pas être une démarche sans risques et remises en question, sans passion, elle est au cœur des actions profondément fondatrices d’humanité et créatrices de sens, qui peuvent donner du sens à un monde qui a cru béatement au progrès et à la science avec ses miracles technologiques. Sans ce supplément d’âme, le mythe du progrès et la croyance naïve en la science et la technique, issues du scientisme  depuis la fin du XIX° siècle (Renan, Comte etc…), peuvent amplifier la crise dans laquelle nous nous débattons et qui menace l’humanité.

 

Nous aurons toujours à transformer le monde, mais sans la lutte passionnée pour la Vérité nous ne pourrions réellement  « Changer la vie », ici et maintenant.

JEAN CIGU

Cassagnabère le 30.03.2020

 

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COMBAT POUR LA VERITE - VERITE - APPROCHE

 

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