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LA VERITE : APPROCHE COLLABORATIVE ET CONTEMPORAINE

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SISYPHE ET LE BOUSIER

10 Avril 2021 , Rédigé par Jean Cigu et Laurent Vivès Publié dans #ART

MYTHE SISYPHE BOUSIER JEAN CIGU POEME HUMBLE LABORIEUX CONDITION HUMAINE

SISYPHE ET LE BOUSIER

Sisyphe, personnage de la mythologie grecque condamné (pour avoir défié les dieux) à remonter une pierre dégringolant sans fin du sommet de la colline, symbolise le tragique de la condition humaine à travers la répétition douloureuse sans fin des mêmes gestes, qu'il arrive à surpasser et à s'en libérer par la force de sa conscience. Mythe repris par Albert Camus qui défend que la conscience est libératrice de la condition humaine.

Le bousier, est un scarabée qui se nourrit d'excréments qu'il roule en boule et pousse derrière lui.

Sisyphe avant d’être condamné était dans la lumière, fils de roi, parmi les riches et les notables. Il n'avait pas l'humilité, l'insignifiance et la noirceur du Bousier. Sisyphe en remontant sa pierre a une activité certes pénible et humiliante, mais aussi vaine et inutile. Le Bousier en nettoyant les déchets fécaux est utile aux autres, ne demande rien, travaille gratuitement sans relâche, ignoré.

Le poème si dessous est à contre éclairage, faisant l'ombre sur Sisyphe, éclairant et réhabilitant le Bousier, obscur et insignifiant personnage, émouvant par sa vaillance et son obstination. Un salut à tous les humbles, les laborieux infinis et indispensables de ce monde.

Le sens du mythe à évolué depuis l'antiquité grecque à nos jours, mais il ne faut pas chercher bien loin dans nos sociétés modernes pour trouver des bousiers humains, sacrifiés aux basses taches, réifiés, humiliés, exploités et exclus.

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Sisyphe Bousier Mythe Condition humaine Humble laborieux

Poème :

SISYPHE ET LE BOUSIER

 

Sur les monts de l’Olympe, nous vîmes un jour Sisyphe

Fils du roi de Corinthe, poussant par devant soi

La roche immense, châtiment des dieux…

Cent fois sur le rocher remettant son ouvrage

Montant et remontant la pierre de la basse campagne

Aux sommets escarpés  de la dure montagne.

 

Mais quelle faute immense avait commis Sisyphe

S’ahanant tel un maudit  parmi les trépassés

Transpirant nuit et jour, sans calme et ni repos

Sans pause ni plaisirs  poussant maudite pierre

Pierre brute ou polie, cubique ou arrondie

 

Lui aussi était  t’il un mauvais compagnon

Un Abibal tueur du club des haschischins

Payant ainsi sans fin de son récurrent supplice

Le meurtre rituel du divin architecte

Quelle faute sans fin expiait cet esclave

Face aux dieux  courroucés de l’imposant Olympe !!!  

 

Ce sont travaux forcés à perpétuité,

Sisyphe, patron des bagnards, des Spartacus

Symbole des damnés à la répétition,

Des condamnés sans fin  à tourner en rond,

Des fous circulaires jamais absous toujours coupables 

Des manants enchainés aux taches subalternes,

Travaux répétitifs et taches récurrentes.

 

Mais voila qu’en face de ce très beau symbole

De l’humaine condition et de son esclavage,

Le scarabée bousier comme un voleur de feu

Tente de lui ravir la palme des honneurs.

 

Car loin de Sisyphe et de son vertical effort

Notre pauvre bousier, scarabée coprophage ,

Au lieu de pousser haut les produits intestins

Choisit de les rouler en poussant par derrière

Au mépris de l’effort vers les plus hautes cimes

Et préfère rouler ses boules en parfait copronyme !!   

 

Oh ne méprisez point cet insecte noirâtre,

N’écrasez donc point ce Sisyphe fragile

Notre pauvre bousier qui s’efforce âprement,

Recyclant pour nous tous la merde universelle

Les matières volées au travail des plus humbles

Que de pseudos Sisyphes et de vrais cacochymes

Sans aucune vergogne remontent vers les cimes.

 

Le préféré des dieux est t’il vraiment Sisyphe

N’est t’il pas l’humble divin collé optère

Qui pour guider ses pas la nuit suit la voie lactée

Et pour ses humbles taches des étoiles éclairé

Quand la lune trop faible ne guide son chemin.

 

Ce répugnant insecte à l’allure si humble

Ne figure t’il pas l’absolue modestie

De celui qui dans l’ombre commet le travail

Absolu, sombre, exploité, ignoré de tous

Et de toutes les haines  lieu géométrique

Ouvrier clandestin des rejets intestins,

Inévitable objet de l’universelle indifférence…

 

Au lieu de se répandre en  travaux  inutiles,

Ne vaut t’il pas mieux comme fait le bousier

Avancer vers l’arrière en poussant les boulettes

Du très haut vers le bas  et, les voyant rouler

Regarder en riant débouler dans la pente

L’infâme reliquat de nos impures fientes ….  

                                                       J. C.

MYTHE SISYPHE POEME JEAN CIGU LE BOUSIER

 

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