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LA VERITE : APPROCHE COLLABORATIVE ET CONTEMPORAINE

LA RECHERCHE DE LA VERITE : itinérances et pérégrinations

13 Décembre 2019 , Rédigé par Jean Cigu et Laurent Vivès Publié dans #LA VERITE

LA  RECHERCHE DE LA VÉRITÉ

ITINÉRANCES, ERRANCES ET PÉRÉGRINATIONS

(Jean Cigu)

Comment aborder la question de la Vérité à notre époque ? A quoi correspond le Concept de « Vérité » ? D’où vient ‘il ? Comment retrouver le fil d’Ariane pour remonter à sa naissance ? Comment a-t-il évolué ? S’est ‘il transformé, pour se désincarner, et parfois se perdre dans des définitions alambiquées, sources de querelles d’écoles, pour finir dans une remise en question destructrice à travers la post-vérité et les fake news : « le mensonge comme moyen de nuire » ?

1 - Généalogie de l’idée de vérité dans l’histoire humaine

L’idée de vérité est traitée comme une idée occidentale depuis son expression platonicienne dans l’espace-temps gréco-occidental. Nous pouvons penser que des préoccupations de l’ordre de la recherche de la vérité excèdent notre civilisation et concernent l’histoire humaine depuis ses origines.

Nous avons circonscrit la recherche de la vérité à l’histoire humaine occidentale depuis deux mille ans.

Il y a surement des expressions de recherche de la vérité dans les autres cultures existantes depuis l’apparition des premiers hommes sur la planète et aussi dans les cultures non européennes. Cette lacune ne peut pas s’expliquer uniquement par le manque de traces, écrites qui  ont permis de poser ces questions. Nous en faisons une question occidentale assez récente.

On peut supposer que la question de la vérité dans son expression gréco-occidentale coïncide avec la naissance de la philosophie en Grèce, moment où elle a trouvé sa première grande formalisation. Il est permis de penser que les homo sapiens ou Néandertal ont exprimé leur besoin de vérité de manière plus simple, avec ou sans les artifices ou ressources du langage.

La vérité ne peut être uniquement un objet transcendantal qui surplombe la totalité de l’humanité. Elle doit impliquer les différents niveaux verticaux, horizontaux et transversaux.

Ainsi, peut-on imaginer une sorte de pyramide de Vérité sur le modèle de celle de Maslow :

  • les besoins primaires, pour assurer la survie du groupe (nourriture, sécurité, reproduction de l’espèce ou de la communauté d’appartenance, défense contre les prédateurs et autres communautés rivales)
  • les rites qui donnent du sens à la vie autour de la chasse, la sexualité
  • les croyances  religieuses, l’art
  • les mystères d’un univers que l’on ne comprend pas, rempli de menaces et d’incertitudes, rempli de violences de tout ordre…

L’expression de la question de la vérité prendra des formes différentes selon les latitudes culturelles.

La question de la vérité a été traitée comme une question philosophique et scientifique, laissant dans l’ombre la généalogie, l’histoire de sa genèse dans toutes ses dimensions, notamment anthropologiques.

2 - The dark side of the truth

On n’a vu que les branches de la vérité, mais les racines, rhizomes et les réseaux souterrains, radicelles, réseaux de mycélium, restent cachés à nos yeux.

La vérité avant d’être une question philosophique et scientifique est du ressort de la réalité pratique, elle est consubstantielle à la construction de l’aventure humaine dans toutes ses dimensions.

Elle engage bien plus que la philosophie et la science, elle engage le devenir dans sa totalité, l’expression philosophique et scientifique ne saisissant que la partie sublimée, l’efflorescence du substrat de la vérité.

La quête de vérité ne se réduit pas à des approches théoriques de type philosophique ou scientifique, qui n’apparaissent que bien plus tard dans l’histoire de l’humanité.

C’est la phase cachée de la production de ce qui deviendra « la vérité », précédant les raffinements théoriques de la philosophie et de la science.

La recherche de la vérité suppose l’existence d’une « volonté de vérité », pulsion qui nous incite à la rechercher et implique une disposition ontologique et une implication éthique. Le seul plan de la connaissance philosophique ou scientifique ne garantit donc pas la validité de cette recherche.

3 - Archéologie, généalogie et histoire de la Vérité

La vérité est comme un iceberg dont on ne voit que la face émergée : l’histoire des récits sur la vérité depuis les présocratiques, celle de la philosophie et des sciences. Le process de production humain, social, historique, celui qui répond à la nécessité de vie et survie, reste occulté et peu interrogé. Il est pourtant porteur de l’expression formalisée des futures questions « de vérité ». 

La vérité a son origine dans une nécessité pratique, vitale avant de devenir un enjeu philosophique et scientifique.

Une vraie archéologie de la vérité est à comprendre avant la formalisation des questions concernant la vérité.

Au fur et à mesure que s’est développée cette exigence de vérité, on a perdu de vue le substrat qui a produit le questionnement sur la vérité pour en faire une question supérieure, dégagée de la gangue existentielle, d’enjeu vital, par un lent et long processus de formalisation, de substantification qui commence avec Parménide et surtout Platon, avec la vérité comme essence, transcendance, exilée dans le ciel des Idées. Moment que Nietzsche décrit comme le renversement platonicien qui est la mise à l’écart de la réalité sensible, discréditée, de fait, au nom des essences éternelles du ciel des Idées où sont la Vérité, le Beau et le Bien. 

Le renversement platonicien ne fait que baliser l’occultation du processus matériel, sensoriel, vivant qui a servi de terreau à la production de la Vérité dont on ne voit, par une hyper-formalisation, que l’aspect sublimé et transcendantal. Cet abandon et occultation sont un moment important, où la vérité devient une erreur et l’erreur dangereuse car constitutive d’une pseudo vérité. 

4 - La vérité, fiction régulatrice, dangereuse, mais nécessaire ?

La vérité comme processus, pas seulement comme forme produite. Il ne reste de l’histoire de la vérité que son expression théorique, formalisée, devenue abstraction des processus vitaux qui lui ont donné naissance. Seul le signifié demeure, le signifiant étant occulté.

La vérité n’est pas seulement une question théorique, mais aussi une question qui engage le devenir humain dans sa totalité.

Jean Cigu

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LA VÉRITÉ CONCERNE TOUS LES DOMAINES DE LA VIE ET DE LA PENSÉE

(Laurent Vivès)

Alors que les temps actuels tendent vers la remise en cause de la Vérité en tant que condition structurante de l’évolution de l’humanité, il apparait primordial de la rechercher et de la faire valoir dans les domaines concrets que sont :

  • La Science (épistémologie, évolution des « Vérités » scientifiques. De la « Science religion » à la « Science incertaine »)
  • L’Histoire (voir comment les pays et continents ors de l’Occident ont pu l’approcher et l’utiliser. Chercher les différences et essayer d’en trouver les causes. Quels moyens de production de la vérité historique, quelle valeur y accorder?)
  • L’Art (la sublimation du Vrai par l’Émotion artistique)
  • La Médecine (la Vérité au malade, entre les soignants et dans le processus de création des moyens thérapeutiques. Le malade et la maladie qui deviennent un objet de lucre. Les variations de traitement de la Vérité selon les pays et les conditions socioculturelles)
  • Le Droit (la place de la Vérité dans le processus de construction juridique)
  • La Politique (Mensonge et démocratie, corruption, manipulations, électoralisme, fausse sincérité….)
  • Le Commerce et l’Économie (le lucre au détriment de la Vérité. La manipulation des informations et des prix, les contrefaçons, la publicité mensongère etc..)
  • Les Médias (La mise sous influence de la presse aux mains du capitalisme, et de la Télévision aux mains du pouvoir. Le sensationnel pour vendre)

La Pensée Humaine a beaucoup traité de la Vérité. La plupart des grands philosophes l’ont approchée, définie, conceptualisée sans pour autant faire l’unanimité autour de leurs conclusions. Il apparaît important de revenir sur certains d’entre eux, et de rechercher quels enseignements et quelles contributions nous pouvons utiliser pour aujourd’hui.

Ainsi nous pourrons au fur et mesure de nos avancées, nous intéresser aux sujets ci-dessus (et a d’autres bien sur), dans le respect de la problématique visant a considérer la vérité comme fruit des processus vitaux qui lui ont donne naissance, puis théorisée formalisée, pour devenir « ennuyeuse », au point d’en détacher de sa recherche une part de l’humanité.

Alors que les connaissances et les capacités de l’esprit humains ont connu un développement sans précédant depuis 2 siècles, la vérité n’en a pas vraiment tiré profit. Comme si le raisonnement et la sagesse s'engluaient de plus en plus dans la surinformation "dispersante", alors que « l’incertitude vigilante » a du mal a trouver sa place dans ce brouhaha moderne.

Laurent Vivès

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